CONCERTATION • 19.03.25 • ROCKSANE • BERGERAC
85
PARTICIPANT•E•S
• 17 membres du comité stratégique
• 3 collectivités territoriales
• 48 structures de musiques actuelles
• 3 structures de répertoire et de création
• 14 « autres »
Actualités du Contrat de filière
Mesures 2025 : 2 dispositifs financiers ont été publiés pour l’année 2025 : Projets culturels de proximité et Radios de découverte musicales dont les résultats seront publiables après passage devant la commission permanente du Conseil régional de juillet 2025. Le comité d’attribution aura lieu à la fin du mois d’avril dans cette perspective.
En parallèle, 2 dispositifs non-financiers ont également cours en 2025 : Transitions énergétiques dont le groupe d’accompagnement a été mis en place en 2024 et Internationalisation. Il est à noter que le Transfert de savoir-faire a quitté le périmètre du Contrat de filière musique de Nouvelle-Aquitaine pour intégrer le Contrat Régional de Filière Métiers de la Culture (CRF Culture).
Sondage avec 83 répondant·es qui donne lieu à la séquence de travail du jour, sur des enjeux non complètement identifiés par le Contrat de filière musique de Nouvelle-Aquitaine.
La Concertation territoriale du Contrat de filière musique de Nouvelle-Aquitaine faisait son grand retour au Rocksane (Bergerac, 24) après plus d’un an d’absence et connaissait sa première réunion publique sur le format partenarial 2024-2026 qui inclut désormais le Rézo MUSA au sein des partenaires signataires, aux côtés de la Région Nouvelle-Aquitaine, de la DRAC Nouvelle-Aquitaine et du Réseau des Indépendants de la Musique. La dernière séquence avait eu lieu à Bayonne en novembre 2023 et s’était conclue sur la présentation de la thèse de Lénaïg Lozano sur les amateurs dans le spectacle vivant et le continuum qui existe entre les pratiques amateurs et la carrière professionnelle des artistes qui permet de faire le lien avec l’émergence musicale évoquée lors de la Concertation de Bergerac qui fait l’objet de ce compte-rendu.
Émergence musicale : définitions, enjeux et avenir
La définition d’un·e artiste émergent·e est difficile à clarifier, car par nature protéiforme. Les éléments de définition semblent se fondre entre les notions de professionnalisation, d’accès à un entourage professionnel, de notoriété, des revenus générés par les projets artistiques, d’intermittence du spectacle, de jeunesse ou de nouveauté des projets, de diplômes ou de certifications professionnelles, il est compliqué de trouver une voix et une définition communes pour l’émergence. Pour autant lorsque les acteurs de la filière régionale sont interrogés sur les priorités quant au soutien public des projets par le Contrat de filière, la notion d’émergence arrive assez haut dans la liste desdites priorités.
Il y a manifestement un hiatus entre une sorte d’image d’Épinal de l’artiste émergent·e, avant son repérage par les majors de l’industrie musicale, et la réalité du secteur sur le territoire avec des propositions accompagnées par des acteurs indépendants et une notoriété qui ne parvient pas aux canaux de diffusion nationaux mais qui pour autant vivent de leur activité artistiques, parfois sur des périodes longues voire pratiquement la durée d’une carrière professionnelle.
Il est important de noter d’importantes différences entre les musiques actuelles et les musiques de répertoire et de création dans le rapport à l’émergence, la carrière des musicien·nes se formalisant autour de parcours relativement cadrés par les diplômes, certifications et passage par des institutions reconnues par le secteur du côté des musiques de répertoire et de création. Du côté des musiques actuelles, l’émergence semble répondre plus à la définition physique du terme : phénomène dont on connaît les caractéristique mais dont la collision génère un élément imprévu, avec des propriétés nouvelles. Le travail de l’émergence semble donc avoir une part d’inconnu, ce qui rend par ailleurs son identification et son soutien difficile à cadrer.
Pour autant un certain nombre d’éléments et de dispositifs objectivables existent comme le nombre de personnes inscrites sur la profession « artiste de la musique et du chant » au niveau de France Travail, les dispositifs de repérage, de tremplin et de pépinière initiés et développés par la filière régionale, les structures dont le projet est de développer les artistes émergents à travers, l’enseignement (parfois avec certification professionnelle), leur accompagnement ou l’organisation de concerts sur cet axe.
Enfin, la notion d’émergence semble traduire, au moins de manière sous-jacente, une volonté voire une nécessité de grossir ou de croître ce qui n’est pas cohérent avec certains projets et à plus forte raison de certaines esthétiques musicales.
Lien vers la capitalisation des productions écrites des participant·es
Enjeux de l’action culturelle et Contrat de filière musique en Nouvelle-Aquitaine
Témoins-clés :
● Madeline Lagier – Administratrice – Le Rocksane
● Titouan Arabie-Aubiès – Artiste et intervenant – Ternaire Prod
● Marianne Muglioni – Directrice artistique et violoncelliste concertiste – Les
Caprices de Marianne
● Juliette Rouyer – Chargée de l’action culturelle – Le Sans Réserve
● Chloé Rouger – Responsable de projet richesses humaines – AGEC&CO
L’action culturelle avait fait l’objet d’une mesure du Contrat de filière entre 2018 et 2019, la demande de retrouver un dispositif sur cet axe est régulièrement formulée lors des concertations territoriales depuis 2022, corroborée par les résultats de l’enquête de priorisation des mesures menée en 2024 qui positionnent l’action culturelle en deuxième position dans les axes à traiter au niveau du Contrat de filière, juste derrière la mesure-phare de la démarche : Projets culturels de proximité.
Il apparaît de manière assez claire et partagée entre les acteurs présents lors de la concertation territoriale que l’action culturelle fait partie intégrante de l’activité de la majorité des structures de la filière régionale et de certains artistes. Elle est également un axe prescrit par les politiques publiques, pour autant la pérennisation des postes salariés qui permettent de développer l’action culturelle est une difficulté chronique du fait d’appels à projets ponctuels qui ne permettent pas de visibilité pluriannuelle, en outre dans un contexte de raréfaction des financements sur cette activité par nature non-marchande.
Du côté des artistes, la qualification des volumes horaires passés sur de l’intervention en action culturelle et/ou en éducation artistique et culturelle fait parfois l’objet de questionnements, avec des inégalités observées entre certains dispositifs qui permettent de déclarer des cachets pour ces heures d’intervention alors que c’est illégal pour les autres.
Les dispositifs de financements existants sont souvent inadaptés, notamment en raison de leur temporalité sur une année civile quand les actions concernées fonctionnent plutôt sur les années scolaires pour ce qui est des interventions en établissement scolaire. Des problématiques existent également dans ces dispositifs sur les dépenses éligibles qui ne visent généralement que les temps d’intervention au sens strict sans valorisation ni des fonctions support ni du temps d’ingénierie et de coordination des programmes d’action culturelle, facteur de la difficulté de la création et de la pérennisation de postes dédiés.
Le constat selon lequel avoir un salarié dédié à l’action culturelle contribue à la vitalité d’un projet culturel sur un territoire semble partagé par l’ensemble des participant·es. Dans un contexte où les financements manquent pour recruter des personnes sur cet axe les emplois mutualisés des médiateurs cinémas tels qu’ils sont développés depuis quelques années en Nouvelle-Aquitaine en lien avec l’État, son établissement public du Centre National du Cinéma, le Conseil régional et certains départements, peuvent initier la réflexion quant à un soutien sur des postes mutualisés de ce type pour les structures de la filière musique.
Les partenaires du Contrat de filière adressent leurs remerciements à l’équipe d’Overlook pour l’accueil de cette concertation au Rocksane, ainsi que l’ensemble des participant·es présent·es lors de cette journée.
Rendez-vous le 2 juillet à l’Abbaye aux Dames (Saintes, 17) pour la prochaine séquence de Concertation territoriale du Contrat de filière musique de Nouvelle-Aquitaine.