CONCERTATION • 23.05.23 • SALLE DES FÊTES DU GRAND PARC • BORDEAUX

123

INSCRIT•E•S

POUR

99

STRUCTURES REPRÉSENTÉES

 

  • Membres du comité stratégique : 26

  • Collectivités territoriales : 4

  • Structures professionnelles musiques actuelles : 67

  • Structures professionnelles musiques de répertoire et de création : 9

  • Autres typologies de structures : 17

Cette journée de concertation est la cinquième à s’inscrire dans le processus d’évaluation et de renégociation du contrat de filière, après celles d’Angoulême en octobre 2022, Rochefort en novembre 2022, Cenon en mars 2023 et Limoges en avril 2023. Dans ce contexte, l’objectif est de poursuivre le collectage de préconisations concernant la nature des aides et de préciser, affiner et enrichir les différentes pistes de mesures à mettre en œuvre dans le cadre de la prochaine convention.

Les signataires proposent une thématique « fil rouge » pour guider ces discussions : les relations avec les collectivités locales. Comment mieux prendre en compte les coopérations avec les collectivités locales ? Sur quels types de sujets et dans quelle temporalités ? Quelles sont les articulations possibles entre le contrat de filière et les politiques publiques locales ?

Échanges en plénière

Les participants à cette journée ont identifié des points positifs dans leurs relations aux collectivités territoriales :

• plusieurs acteurs saluent la reconnaissance des collectivités locales pour le travail effectué et les différentes retombées qu’il apporte,

• certains témoignages confirment la pertinence d’associer les acteurs aux travaux d’écriture ou de refonte de politiques publiques. Cela permet de mettre en place des mesures mieux adaptées et favorise une connaissance mutuelle des enjeux des acteurs et des collectivités.

Quelques exemples ont en revanche mis en lumière les limites de certaines politiques locales :

• comme lors des précédentes journées de concertation, l’enjeu des modes de financement des projets musicaux est apparu comme une fragilité majeure. Le recours aux appels à projets, la baisse des financements de fonctionnement et l’absence d’aides pluriannuelles mettent en danger les projets et les acteurs qui les portent,

• manque d’espaces de concertations entre les différents niveaux de collectivités,

• les acteurs se sentent parfois démunis face à des collectivités qui se désintéressent des enjeux culturels ou qui n’ont pas les ressources en interne pour les traiter. L’enjeu de la formation des élus et techniciens a été cité plusieurs fois,

• certains acteurs observent et craignent les velléités de programmation directement assurées par les collectivités, au détriment d’acteurs spécialisés qui pourraient être financés pour ce travail.

Au regard de ces constats, plusieurs préconisations ressortent de ces échanges :

• malgré les contraintes administratives, la possibilité de bénéficier d’aides pluriannuelles apparaît comme indispensable au développement de certains projets,

• le contrat de filière peut favoriser le dialogue entre les différentes collectivités et l’articulation de leurs politiques,

• la logique de co-construction de politiques publiques, en lien avec les opérateurs culturels et les différents échelons de collectivités territoriales, est perçue comme un moyen de favoriser des mesures efficaces.

Certains témoignages ont permis d’aborder très concrètement l’enjeu de l’articulation entre les collectivités territoriales et le contrat de filière :

• le CNM précise qu’il existe une diversité de collectivité signataires des contrats de filière selon les régions (voire des conventions signées directement entre le CNM et une collectivité). Par exemple, le contrat de filière « musiques actuelles » en Normandie associe, en plus de l’État et du Conseil Régional, les départements, deux villes et une communauté d’agglomération,

• une collectivité (communauté d’agglomération) a témoigné de la pertinence de la logique de concertation avec une filière. Ce travail a été fait sur son territoire, et les échanges dans le cadre du contrat de filière semblent confirmer cette impression. Cette collectivité souhaite maintenir sa présence aux concertations voire participer plus directement aux travaux du contrat de filière.

Ateliers

Accès rapide :

ÉGALITÉ DES GENRES

TRANSFERT DE SAVOIR-FAIRE

INTERNATIONALISATION

INTERFILIÈRE

MUSIQUE
ENREGISTRÉE

Égalité des genres

Les réflexions entamées ont été poursuivies autour de deux interrogations :

• Comment intégrer la question de l’égalité des genres dans les mesures en construction pour le prochain Contrat de Filière (financières et non financières)?
• Quelle mesure spécifique peut-être créée dans le cadre du Contrat de filière pour soutenir l’égalité des genres dans la filière ?

L’objectif de ces travaux et des mesures à venir est d’aller vers plus de femmes représentées et visibles dans les productions / programmations.

Pour cela, plusieurs endroits d’action ont été proposés. Ces « nœuds » correspondent à des constats réalisés dans plusieurs études (dont Drôlesses Musiciennes) mais également à des difficultés auxquelles sont confrontées les acteurs.

Les mesures devront permettre d’impulser et d’accompagner chez les acteurs des processus permettant plus d’égalité des genres.

Transmission – lien avec les jeunes générations :
> donner des modèles féminins (musiciennes, techniciennes) pour permettre aux plus jeunes de se projeter, penser les actions pédagogiques avec ces modèles féminins.

Sécurisation des espaces :
> travailler sur la sécurisation des femmes dans les espaces de répétition, concerts, résidences + temps de trajet (ergonomie) grâce à des diagnostics et TSF.

Ressource – information :
> proposer un programme de mentorat destiné aux femmes, accompagner spécifiquement les techniciennes, proposer des temps d’information sur les métiers/réglementations/admin lors de résidences de groupes féminins, permettre aux femmes d’accéder aux informations grâce à des réseaux informels dont elles sont exclues.

Critères :
> Travailler avec les structures sur des indicateurs de progression, penser des « bonus » pour les mesures financières lorsqu’il s’agit de projets portés par des femmes pour leur permettre d’accéder aux informations, aux réseaux, à des budgets plus importants et d’être diffusées.

Fonction de technicienne :
> proposer des temps d’initiation à la technique (à des jeunes, à des bénévoles …) par des techniciennes.

La mesure en 3 temps (inspirée du modèle de la mesure RSO) proposera :

• 1 diagnostic personnalisé

• 1 formation/ action

• 1 financement de la feuille de route issue des précédentes étapes.

Transferts de savoir-faire

• Retours positifs des bénéficiaires :

– le dispositif est adapté à des thématiques très diverses : rénovation d’un lieu, communication, mise en place d’une comptabilité analytique, accompagnement à la prise de poste d’une première direction, lancement de l’activité école de musique, etc,
– il permet aux bénéficiaires et aux personnes ressources de sortir de l’isolement,
– la notion de co-construction (d’outils, de méthodes, voire de projets) est mise en avant par de nombreux bénéficiaires,
– le travail en binôme génère des liens qui perdurent au-delà des 4 jours d’accompagnement (liens allant de l’échange de nouvelles et du suivi des outils mis en place jusqu’au développement de projets sur du plus long terme).

• Pistes d’amélioration de la mesure (telle qu’elle existe aujourd’hui) :

– très peu de freins ont été identifiés concernant cette mesure : le dispositif a l’avantage d’être simple dans son fonctionnement (y compris dans sa dimension administrative) et très concret,
– le dispositif souffre d’un déficit de visibilité (important également de communiquer sur la simplicité et fluidité du dispositif),
– il serait pertinent de valoriser des retours d’expérience de bénéficiaires de cette mesure.

• Questions et remarques générales :

– il s’agit d’une mesure « au fil de l’eau » (pas de date limite de candidature tant qu’il reste des journées disponibles),
– le dispositif a été ouvert en visio pour certaines thématiques,
– le temps d’accompagnement est relativement court, il est donc nécessaire que le besoin soit précisément identifié. – cette durée fait aussi la richesse du dispositif qui est complémentaire aux formations ou accompagnements, permet soit de définir un besoin plus large, soit de répondre à un besoin précis,
– le dispositif est ouvert au personnel salarié (y compris intermittent) ainsi qu’aux bénévoles exerçant des responsabilités,
– si la structure demandeuse n’a pas identifié de personne ressource, CO et/ou le RIM identifient les personnes ressources les plus adaptées,
– les freins identifiés pour mobiliser le dispositif : manque de temps, urgence permanente, besoin d’être capable de se remettre en question (humilité), il ne faut pas chercher forcément à avoir quelqu’un de plus compétent mais le voir comme un complément.

• Pistes d’évolutions de la mesure :

– volonté de développer un volet « mentorat » : dans certains cas, besoin d’un accompagnement au travers de temps plus ponctuels mais sur du plus long terme,
– envie d’une identification des besoins un peu plus proactive de la part des pôles de compétences,
– envie de pouvoir faire du TSF avec d’autres secteurs que la musique (par exemple avec des structures d’autres filières culturelles ou de l’ESS),
– le TSF entre artistes apparaît comme pertinent,
– plusieurs exemples de TSF collectifs ont été identifiés : une structure ressource pour plusieurs bénéficiaires, plusieurs structures ressources pour une structure bénéficiaire, codéveloppement entre pairs.

Internationalisation

Rappel du fonctionnement de la mesure « Soutien à l’internationalisation »

Opérateur

Le LABA, pôle de compétences territorial sur les financements européens dédiés aux industries culturelles et créatives, porte la mesure « Soutien à l’internationalisation » depuis 2016, lancement du 1er contrat de filière musiques actuelles en Nouvelle-Aquitaine. Le LABA accompagne les porteurs de projets et est aussi directement impliqué dans des projets européens.

Objectif

Monter en compétences sur la mobilisation des fonds européens pour la culture (MusicAire, Culture Moves Europe, Créative Europe…) qui financent essentiellement la coopération, la recherche-développement et le financement de la structuration de petites entreprises (communication, mise en réseau, administration…).

Modalités d’accompagnement

– session d’information collective (3h) : 4 ateliers l’année dernière (MUSA, IDDAC, RIM, …),
– travailler sur le projet (temps individuel),
– en fonction des projets, le LABA peut être partenaire des acteurs : il s’occupe de l’évaluation, de l’administration (plusieurs journées jusqu’au moment de déposer),

Bilan

– 14 structures qui portent ou sont associés à un projet,
– 4 à 5 qui ont bénéficié d’un accompagnement plus approfondi par le LABA

Besoins exprimés par les participants

– Plus grande lisibilité sur la mesure : a été proposée l’idée d’un schéma clair des étages de la mesure « Soutien à l’internationalisation » : « Vous en êtes là => voici ce que vous pouvez mobiliser »

– Du temps de ressources humaines mutualisé pour accompagner à la mobilisation des fonds européens et à un suivi technique.

Remarques

– Au Pays Basque, le consortium Atabal / Taf gang / Combustible / Institut Culturel Basque porte une accréditation financée par Erasmus+ qui permet d’envoyer des professionnels à l’étranger. Il est nécessaire d’envoyer au moins 15 personnes à l’étranger par session et d’organiser au moins 2 sessions par an.

Interfilière

La dynamique inter-filières est intrinsèque à la démarche du Contrat de filière « musique » depuis le début. Elle n’a cependant pas été mise en oeuvre jusqu’à présent pour de multiples raisons : complexité, nécessité première d’acculturation entre les différentes activités au sein de chaque filière, …

L’atelier a permis de faire un point sur la structuration de chaque filière et les espaces de dialogue avec les partenaires publics et de concertation qui ont été construits à l’échelle régionale :

• Musique : réseaux RIM et MUSA, contrat de filière Musiques et Variétés.
• Arts Visuels : réseau ASTRE, contrat de filière dont la nouvelle version a été ouverte à deux départements. « Logique de dynamique d’archipels » visant à faire monter en compétence des grappes de personnes, en fonction des spécificités de leurs territoires.
• Arts de la Rue : fédération Grand’Rue, organisation représentative des employeurs siégeant à ce titre au COREPS. Dynamique de concertation à travers un SODAREP.
• Cinéma : agence ALCA, réseau CINA des cinémas d’arts et d’essai.
Convention triennale globale (DRAC CNC Région, 6 départements) présentant les politiques publiques pour l’ensemble de la filière (Soutien à la création/production, Structuration de la filière et de l’emploi, Soutien à la diffusion, Accompagnement sur actions d’éducation aux images, Valorisation du patrimoine en région).
• Spectacle Vivant : Réseau 535 des « opérateurs culturels (professionnels qui opèrent des choix artistiques dans le cadre de programmations) du spectacle vivant » sur Nouvelle-Aquitaine : fusion de G19 (Ex Poitou-Charentes) et Mixage (Ex Aquitaine). Le réseau travaille notamment sur les enjeux de visibilité artistique (dispositifs de repérage) et de professionnalisation des métiers.
• Livre : agence ALCA
Contrat de filière depuis 2018 co-signé Agence/Région/DRAC/CNL, animé par l’ALCA. Concertation tous les trois ans pour réactualiser les besoins. Le contrat de filière est organisé en deux parties : aides directes aux auteurs, éditeurs et libraires / aides indirectes (ALCA, plan de formation Région AFDAS, aide juridique…)

Parmi les enjeux cités par tous dans le cadre de l’inter-filières, l’ensemble des acteurs culturels se rejoignent sur les enjeux suivants :

• question de la pluriactivité : emploi-compétences, formation, professionnalisation des structures, attractivité des métiers,
• aménagement territorial : problématique des milieux ruraux, mobilité et accès à l’offre, maillage, lien aux collectivités territoriales,
• reconquête des publics : question des pratiques sociales mais aussi des temps sociaux, manière dont les gens organisent leurs pratiques culturelles,
• ressources et accompagnement/transmission : souvent un sujet mis de côté mais les acteurs ont demandé à ce qu’il revienne au cœur des débats,
• Les questions liées aux usages du numérique,
• diffusion, mobilité, question de nos lieux comme lieux de vie,
• transition énergétique,
• l’organisation des passerelles entre les filières, notamment sur la diffusion, qui nécessite souvent un transfert ou une mutualisation de compétences,
• l’égalité entre les femmes et les hommes,

L’envie d’inter-filières s’est exprimée assez fortement. Les acteurs ont cependant souligné la nécessité de poursuivre ces concertations pour construire les éléments communs de plaidoyer et identifier les enjeux spécifiques communs.

Musique Enregistrée

La Musique Enregistrée a déjà bénéficié de mesures du contrat de filière. En ce sens, l’objectif de cet atelier était de faire un bilan sur l’appropriation par les acteurs de ces différents dispositifs, qu’ils soient spécifiques ou transversaux. Dans un deuxième temps, un temps de travail par groupes invitait les participants à se projeter sur des pistes nouvelles, plus adaptées aux réalités et aux évolutions du secteur.

Retour sur les dispositifs sollicités par les acteurs présents :

Labels Structurants

• Définition complexe de « structurant » : traduit en pratique par une consolidation des structures pour favoriser leur capacité d’accompagnement et d’essaimage,
• problématique de l’enveloppe contrainte qui limitait l’aide à une poignée de structures. Ces structures sollicitaient chaque année ce dispositif, avec le constat que les lauréats étaient souvent les mêmes d’une année à l’autre,
• le dispositif s’est arrêté au bout de 5 années, pour être en partie intégré au règlement d’intervention de la Région, sur un axe d’aide à la structuration du label.

Transferts de savoir-faire : la mesure portée par CO a vu de nombreux labels bénéficier de journées d’échanges sur divers besoins identifiés : développement d’activités complémentaires, relations presse, numérique (autour d’un échange label – organisme de formation) et management de structure.

Mise en commun des enjeux et problématiques :

Le besoin d’un soutien sur les enjeux du numérique dans la musique enregistrée a fait l’unanimité, avec comme entrées spécifiques :

• la diffusion (streaming notamment), et le modèle économique fragile qui en découle,
• le marketing digital et le community management, faisant directement le lien avec l’étude portée par Co sur les fonctions stratégiques dans la filière,
• la compréhension et l’appréhension des algorithmes.

Le constat a également été partagé sur le besoin d’une montée en compétences concernant les notions juridiques et administratives :

• droits d’auteur et droits voisins
• appels à projets et dossiers de subvention

Parmi les autres pistes abordées : la structuration d’une chaîne de valorisation des disques invendus, la convergence avec les filières du livre et du cinéma notamment, une aide dédiée à la production locale (transports, enregistrement, valorisation du circuit régional), un appui à la mixité dans les métiers techniques, une aide à la présence sur les salons professionnels

Ce travail, pour l’instant restreint à des constats, a permis de mettre en lumière un certain nombre de convergences dans les problématiques identifiées. Un travail qui reste donc à poursuivre prochainement sur d’autres temps dédiés.