CONCERTATION • 22.11.22 • PALAIS DES CONGRÈS • ROCHEFORT
137
PARTICIPANT•E•S
92
STRUCTURES REPRÉSENTÉES
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Membres du comité stratégique : 23
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Collectivités territoriales : 3
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Structures professionnelles de la filière des musiques actuelles : 93
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Structures professionnelles de la filière des musiques de répertoire et de création : 3
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Collectivités territoriales : 7
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Autres typologies de structures : 11
Dans la foulée de la séquence proposée aux acteurs de la filière musicale le 6 octobre 2022 à la Nef (CR disponible ici), cette Concertation territoriale avait pour objectif d’achever la collecte des sujets majeurs à traiter par le Contrat de filière dans la perspective de sa renégociation en 2023.
Avec environ 140 inscrit·e·s, cette Concertation a été l’occasion de denses échanges sur une multiplicité de sujets, permettant d’achever le cycle de reprise des Concertations et de se tourner vers l’avenir.
L’année 2023 sera pour une large partie consacrée à la renégociation du Contrat de filière pour la période 2024-2027. Cette phase importante pour le dispositif doit être adaptée aux réalités du secteur et de ses difficultés dans un contexte d’empilement des crises. Si la démarche de Concertation territoriale au sein du Contrat de filière semble connaître un dynamisme renouvelé avec de fortes mobilisations des acteur·rice·s sur les deux dernières séquences de l’année 2022, les attentes vis-à-vis des partenaires du Contrat de filière sont fortes et l’attention portée à la prise en compte des inquiétudes et enjeux exprimés en Concertation cruciale pour maintenir un climat de confiance au sein de la filière.
Présentation complète du Contrat de Filière
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Échanges en plénière
Mobilités et accessibilités des événements
Impact écologique des mobilités qui est de plus en plus conscientisé par notre filière. La facture carbone de la tenue d’un événement concerne pour 2/3 la mobilité des personnes, dont 2/3 pour les publics.
Accessibilité des lieux et événements en milieu rural qui reste fortement conditionnée à l’usage de la voiture, en l’absence de solutions de transports en communs ou de mobilités douces adéquates pour ces types d’activités.
Des perspectives d’action émergent, notamment grâce au soutien du Contrat de filière. La structure Einstein on the Beach a noué des liens avec des agriculteurs et des vignerons et a pu mettre en place des expérimentations concernant notamment les déplacements en mobilité douce pour se rendre à des concerts. Cependant, la possibilité de mettre en œuvre ce type de projet reste largement conditionnée à un accompagnement financier dont les temporalités ne sont pas suffisantes pour trouver un modèle pérenne.
Inégalités entre les structures
Concentration des compétences en Île-de-France notamment sur les activités de promotion et d’accès aux médias. À l’échelle régionale se retrouve aussi ce cercle concentrique inégalitaire de présence des compétences entre les grands pôles urbains et les zones plus isolées.
Difficulté de modèle des lieux intermédiaires et de proximité qui jouent un rôle crucial pour l’émergence. Les cadres d’intervention publique en la matière sont considérés comme lacunaires voire inexistants.
Complexité administratives pour les petites structures avec une injonction à la polyvalence des postes de coordination. Mention que les appels à projets sont déconnectés des cycles de vie des structures les plus petites qui fonctionnent à flux tendu. Les subventions de fonctionnement sont beaucoup plus rares sur les petites structures.
Inflation des cachets qui accentue la fracture entre les multinationales de la musique et les structures indépendantes.
Promotion et défense de la diversité
Sentiment partagé que les programmations s’uniformisent quels que soient les circuits de diffusion. Ce mouvement intensifie la difficulté pour les artistes émergents et leurs entourages professionnels de pérenniser une activité de diffusion viable en région.
La structuration du tissu médiatique régional reste un enjeu majeur, à la fois les radios associatives mais les autres supports de presse (print, en ligne) sont autant de leviers de promotion de la diversité artistique et culturelle sur le territoire.
Plus largement, la filière a à questionner le rôle des prescripteurs, des médias donc mais aussi des réseaux sociaux et des commerces culturels. Ces parties prenantes de la filière sont à mobiliser en tant que vecteurs de liens aux personnes.
Enjeux des maîtrises technologiques
Passage à la radio numérique terrestre (ou DAB+, voir les informations de l’Arcom) pour les radios qui implique des dépenses importantes. Cette évolution technologique et ses conséquence confrontent le modèle culturel associatif à la contradiction entre ses difficultés économiques aiguës et son identité fondamentale d’indépendance.
Technologies à mettre au service des structures indépendantes pour ne pas les subir. Les réseaux sociaux peuvent par exemple offrir des possibilités multiples au-delà de la seule promotion des œuvres, dans des perspectives de médiation culturelle notamment. Les compétences manquent aux acteur·rice·s pour mettre en œuvre ces opportunités.
Des changements d’usages sont à prendre à bras le corps afin de rendre les pratiques de la filière en accord avec les principes du développement durable. Si les bilans carbones sont en passe de se démocratiser (ARVIVA, initiative conjointe du SMA et de la FEDELIMA, idée d’un prochain plan lieu du CNM), l’appel à projets transitions énergétiques propose d’élargir la focale sur les changements d’usage et de technologie à opérer au sein des structures pour une plus grande sobriété énergétique.
Les liens inter-filières culturelles sont à creuser car nombre de ces technologies ne dépend pas des esthétiques artistiques mais des conditions matérielles de leurs activités (taille et situation géographique des structures notamment). Les médiathèques peuvent constituer des endroits de connexion pour développer des projets entre les filières dans cette perspective.
Complexification des contraintes de production de musique enregistrée
Les activités du versant phonographique de la filière partagent un nombre certain de difficultés exprimées par le reste de la filière, notamment sur la thématique du déséquilibre territorial de présence des compétences (notamment vis-à-vis de l’Île-de-France) ainsi que celle des relais médiatiques difficile à mobiliser en Région. D’autres problématiques sont plus spécifiques ou plus prégnantes sur la musique enregistrée.
La crise énergétique liée à une pénurie de matières premières est palpable pour l’ensemble de la filière (et plus largement pour l’ensemble de la société), elle touche toutefois les producteurs et éditeurs phonographiques de plus longue date. Les matériaux nécessaires à la filière manquent depuis plus d’un an, allongeant les délais de production de disques ce qui est venu percuter les manières de faire des acteur·rice·s.
La diversification des pratiques de promotion et de diffusion des œuvres de musique enregistrée mène de facto au même mouvement de multiplication des compétences à maîtriser pour être en capacité d’agir sur tous les champs de l’activité. Ces compétences stratégiques sont toutefois rares de manière générale et peu présentes en Région, ce qui occasionne des surcoûts rarement amortis par les revenus générés par les œuvres.
Lacunes des aides sur la production phonographiques, avec des critères d’éligibilité de dépense au bord de l’obsolescence (ne prenant pas en compte les coûts annexes comme la promotion digitale par exemple).
Rôle politique de la filière
La diversification des modèles économiques vient parfois heurter les socles de valeurs de la filière dont l’éducation populaire est un des fondements. Les acteurs se sentent parfois pris en étau entre les nécessités d’assumer certaines fins commerciales et les conceptions de non-lucrativité au coeur d’un grand nombre de projets.
Rassemblement national aux portes du pouvoir depuis maintenant plusieurs années, avec un programme culturel aux antipodes des principes de droits culturels. Des voix s’élèvent pour enjoindre la filière à saisir cet enjeu de politique nationale et territoriale à bras le corps et d’organiser la riposte sur les plans des idées et des pratiques.
Inclusivité de la filière
Le champ de la culture en général et la filière musicale en particulier tend à se positionner en fer de lance de la société sur la question de l’inclusivité des personnes. Cependant, outre la question de l’égalité-mixité des genres, l’enjeu de présence des personnes atteintes de handicap au sein de la filière reste balbutiante.
Un témoignage rapporte la difficulté d’intéresser les programmateur·rice·s pour la diffusion d’un spectacle traduit en langue des signes.
La prochaine séquence de Concertation territoriale aura lieu le 1er mars au Rocher de Palmer (Cenon, 33), toutes les informations seront bientôt disponibles via la newsletter du Contrat de filière.